Les jeunes de la rue ne sont pas invisibles, mais ils dérangent — certaines personnes, en tout cas.
Myriam travaille pour En Marge 12-17, le seul lieu à Montréal qui offre un accueil en tout temps aux jeunes vivant dans la rue et à leur famille.
« Quand j’étais petite, je ne comprenais pas pourquoi certaines personnes partaient dès la naissance avec plus de facilité que d’autres. Je voulais créer des associations pour les enfants, je voulais faire de l’humanitaire. Cette idée de donner la chance aux gens d’aller chercher de l’aide s’ils en ont besoin est toujours restée en moi. J’ai complété mon bacc en psycho, mais pour moi il manquait une dimension sociale, ces liens avec toutes les sphères de la vie d’une personne, et c’est là que j’ai découvert le travail social. Les adolescents et les jeunes adultes, c’est devenu mon coup de cœur.
Quand tu es en marge d’une société, tu te définis quand même par rapport à elle, tu ne peux pas être totalement exclu ou invisible. Les jeunes de la rue ne sont pas invisibles, mais ils dérangent — certaines personnes, en tout cas. Parfois, on focalise sur leurs difficultés, parce que certains ont fugué, d’autres ont passé un temps dans la rue. Si un jeune me dit qu’il veut se suicider, c’est mon travail d’éviter qu’il le fasse, mais ça dépasse le cadre de mon travail, je tiens vraiment à ces jeunes-là. Ils ont tous des forces, des capacités, de belles réflexions sur la vie. Ce sont des personnes magnifiques. »
— Myriam