Après avoir grandi et fait ses études à Montréal, Potisa est retourné en Grèce au début des années 90. Elle y a cumulé plusieurs emplois intéressants dans le domaine des arts, mais la crise économique a frappé. « J’ai décidé de rentrer à Montréal chez mon père et je me suis occupée de lui jusqu’à son décès quelques mois plus tard. Après, je n’avais plus vraiment de raison d’être ici. J’étais comme déprimée et j’abusais un peu de l’alcool. Je n’avais plus de raison de vivre. »
C’est alors qu’elle entame une thérapie dans un centre de réadaptation en dépendance. Pour se réintégrer socialement, son intervenante lui suggère de se joindre à un centre de femmes. « Un jour, je me promenais dehors, j’ai vu ce lieu, le Centre des femmes d’ici et d’ailleurs et j’ai frappé à la porte. Cette femme m’a ouvert la porte et m’a dit «entrez». J’ai pris un café et je suis ici depuis ce jour. Cela fera bientôt 11 ans. »
Elle y vient deux à trois fois par semaine. Simplement pour prendre un café et discuter avec d’autres femmes ou pour s’impliquer dans des projets précis. Chaque année, elle participe aux Semaines de l’art engagé, deux semaines d’ateliers qui culminent vers un événement où les femmes présentent leurs œuvres. « Je m’intéresse beaucoup à l’art militant, aux causes sociales. J’ai fait partie du comité antiraciste et du conseil d’administration. »
La mission du centre est très vaste. Elle consiste à rompre l’isolement des femmes de toutes origines et à leur donner les moyens d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.
« Tout le monde devrait avoir un centre comme celui-ci. Pas seulement les femmes, les hommes aussi, les enfants. Comme un endroit où ce n’est pas votre famille, mais c’est comme une deuxième famille. »
Entre le moment où elle a mis les pieds au centre pour la première fois et aujourd’hui, Potisa sent une immense différence. Elle a repris goût à la vie. « J’aime la vie. J’aime ce que je fais. Je ne me sens pas inutile. Je n’ai pas l’impression de ne pas être à ma place. Je me sens à ma place. »
Visionnez le témoignage de Potisa
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