Andrée trouvait le temps long à la maison, avec son mari. « À part écouter la télé, appeler une amie au téléphone, on ne fait pas grand-chose, raconte-t-elle. On veut bien sortir, mais où aller? Au centre commercial? C’est monotone! On reste assis toute la journée, mais moi je veux bouger! »
C’est pour répondre à ce besoin que la femme de 75 ans a commencé à fréquenter le Centre SCAMA, à Laval. Depuis 40 ans, cet organisme communautaire accompagne les aînés en perte d’autonomie, en leur offrant des services et des activités qui leur permettent de demeurer actifs et connectés à leur communauté, tout en continuant de vivre chez eux.

« On est capables de bouger encore, alors pourquoi rester à la maison? » – Andrée
« J’entends dans les médias qu’il y a beaucoup d’aînés qui sont maltraités, qui sont isolés, poursuit Andrée. Alors c’est pour ça que je voulais venir ici, parce qu’ici, les aînés sont bien entourés, ils trouvent de l’aide. On se fait des amis et il y a plein d’activités intéressantes. En plus, l’équipe est chaleureuse et fantastique. »
Pour elle, comme pour Magda, 69 ans, chaque visite est une bouffée d’énergie. Magda prend trois autobus pour venir au centre. « Si j’habitais plus proche, je viendrais tous les jours, admet-elle. Le lundi, il y a du yoga, mardi de la danse, jeudi, des exercices sur chaise ou debout. Je reviens à la maison pleine d’énergie, bien contente. »
« Le lundi, il y a du yoga, mardi de la danse, jeudi, des exercices sur chaise ou debout. Je reviens à la maison pleine d’énergie. » – Magda

Au-delà de l’activité physique, c’est la communauté qui fait la différence. « On se réunit autour d’une table, on se donne des nouvelles, on joue aux cartes, relate Andrée. On se sent à l’aise ici. »
Des services pensés pour rester actifs et connectés
Au Centre SCAMA, les activités ne manquent pas : yoga, ateliers créatifs, cours de français, cafés-causeries, sorties… Les personnes aînées peuvent également bénéficier de repas livrés à domicile, d’appels et de visites d’amitié, ou d’un répit pour leurs proches aidants. Tout est pensé pour que les membres restent autonomes, actifs et intégrés à leur communauté.
Parmi les activités les plus populaires, le bingo a la cote. « J’aimerais juste qu’ils augmentent un peu la valeur des cartes ! » plaisante Hani, 63 ans. Ce dernier est également un adepte des soirées dansantes. Il ne manque jamais un party de danse, surtout quand le disco des années 70-80 est à l’honneur. « Le disco, ça nous rappelle notre jeunesse! » dit-il, sourire aux lèvres.
Pour Hani, ce sont les rencontres et le partage qui comptent le plus : « Après 50 ans, on veut transmettre ce qu’on a vécu, partager des expériences. »

« Après 50 ans, on veut transmettre ce qu’on a vécu, partager des expériences. » – Hani
D’ailleurs, pour créer un lien entre les générations, SCAMA a mis sur pied un comité intergénérationnel avec l’école Saint-Maxime. Les aînés ont rencontré des élèves du secondaire, partagé une sortie à la cabane à sucre, participé à une fête à l’école et même goûté à un dîner préparé par les jeunes. « Comme ça, on n’est pas mis à l’écart », précisent-ils.
En plus de ses activités régulières, le centre SCAMA s’investit aussi dans des projets novateurs pour rendre ses services encore plus inclusifs. Avec le projet Philia, mené en collaboration avec l’UQAM, l’organisme développe une trousse d’outils et de formations qui aident les bénévoles et les professionnels à mieux accueillir les aînés issus des communautés culturelles. L’objectif? Briser leur isolement, favoriser la rencontre entre les cultures et prévenir la maltraitance.
« Ça m’apporte beaucoup de positif de venir ici. De la joie, je me sens à l’aise. Je viens et je passe le temps que je veux selon l’horaire de mes journées. » – Andrée

Un centre qui fait rayonner la vie
« Ici, on crée des amitiés durables, on échange des souvenirs », note Magda. Les liens vont même au-delà du centre : « Les amis qu’on voit ici, on les voit dehors aussi, ajoute-t-elle. On se réunit dans un restaurant, on se donne rendez-vous. »
Pour elle, fréquenter cet organisme est aussi une source de fierté : « Mes enfants sont très fiers de moi. Ils disent à tout le monde dans leur entourage qui n’est pas intégré à la communauté de venir me voir au centre, confie-t-elle en riant. Ils m’invitent à montrer l’exemple et à encourager les autres à sortir de l’isolement. »

Andrée a même fini par entraîner son mari. « Au début, il refusait catégoriquement de venir au Centre SCAMA, partage-t-elle. ‘Trop de femmes, ce n’est pas pour les hommes!’ Mais je l’ai convaincu. Il a fini par accepter… et il est tombé sous le charme. » Aujourd’hui, le couple vient tous les jours. Entre les parties de cartes, les rires avec ses nouveaux amis et les moments de sport, son mari a redécouvert le plaisir de sortir et de bouger.
« Ici, on n’est pas gris, on est vivants, conclut Andrée. On est capables de bouger encore, alors pourquoi rester à la maison? » Pour ces personnes aînées, le centre est plus qu’un lieu d’activités : c’est un espace de vie, de joie et de partage.
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