Les nouveaux arrivants

Inclusion sociale
5 septembre 2025 •  Par Centraide
Femme voilée tenant un enfant dans ses bras

S’établir dans le Grand Montréal : réalités et défis

Le Grand Montréal accueille chaque année des milliers de nouveaux arrivants. Portés par l’espoir d’un avenir meilleur, ils se heurtent pourtant souvent à une réalité complexe : coût de la vie élevé, logement difficile à trouver, services parfois inaccessibles. Heureusement, des organismes communautaires sont présents pour les épauler dans ce parcours semé d’embûches.


Qui sont les nouveaux arrivants?

Au Québec, les nouveaux arrivants n’ont pas tous le même statut migratoire — une réalité qui joue un rôle déterminant dans leur parcours. Ce statut encadre leurs droits comme l’accès à la santé, à la francisation, aux programmes d’aide — voire leur droit de travailler ou d’étudier. Autrement dit, il influe directement sur leurs conditions de vie, leur sécurité, et leur capacité à s’intégrer.

Trois grands statuts :

La précarité touche particulièrement les résidents non permanents et les personnes sans statut, souvent plongés dans l’incertitude et la vulnérabilité.

Une croissance importante des résidents non permanents

Le nombre de résidents non permanents au Québec a fortement augmenté ces dernières années. Il a plus que doublé entre 2016 et 2021, puis presque quadruplé pour dépasser les 616 600 personnes au 1er avril 20251. Cette hausse s’explique en partie par la réouverture des frontières, fermées durant la pandémie, qui a permis à de nombreux demandeurs d’asile, travailleurs temporaires et étudiants internationaux d’entrer au Québec. Elle est également liée à l’intensification du recrutement de candidats internationaux par les universités et à l’accent mis par plusieurs entreprises sur l’embauche de main-d’œuvre étrangère.

Nombre de résidents non permanents au Québec

Année # de résidents
2016 70 860
2021 161 680
2025 616 600*

*1er avril 2025

Profil des résidents non permanents (avril 2025 en %)

  • Travailleurs temporaires – 45 %
  • Demandeurs d’asile – 30 %
  • Étudiants internationaux – 11 %
  • Titulaires de permis ouverts (conjoints, etc.) – 9 %
  • Autres (visiteurs prolongés, autres permis temporaires) – 5 %

Près de 80 % des résidents non permanents s’établissent dans le Grand Montréal, ce qui exerce une forte pression notamment sur les ressources communautaires.

Statuts fragiles, conditions difficiles

Ces personnes vivent souvent dans l’incertitude, confrontées à une précarité extrême et à des barrières systémiques qui limitent leur accès aux services de base. Cette réalité constitue une véritable urgence sociale : 40 % des résidents non permanents du Grand Montréal vivent sous le seuil de pauvreté, contre 7,5 % de l’ensemble de la population, ce qui illustre l’ampleur de leur vulnérabilité sociale et économique. 👉 C’est le plus haut taux de pauvreté observé parmi tous les groupes à risque.

Des réalités difficiles sur le terrain

Les organismes communautaires jouent un rôle central dans l’accueil et l’accompagnement des nouveaux arrivants dans le Grand Montréal. En première ligne, ils constatent quotidiennement des situations difficiles et complexes, révélant les multiples défis auxquels ces personnes doivent faire face :

🏚️ Itinérance en croissance chez les demandeurs d’asile

L’itinérance, visible ou non, gagne du terrain. Faute de refuges adaptés ou de logements transitoires, certaines personnes, dont des mineurs, se retrouvent sans solution.

🏢 Logements précaires

Au-delà de l’itinérance, certaines personnes vivent dans des logements temporaires, surpeuplés ou insalubres, mettant en danger leur santé et celle de leur famille.

🙋‍♀️ Femmes en danger, sans accès aux services

Le manque de ressources d’hébergement, de soins de santé et de soutien juridique laisse certaines femmes victimes de violence dans des situations très précaires.

🚑 Barrières aux services essentiels

Des obstacles linguistiques, le manque de connaissance du système ou la peur de répercussions liées au statut limitent l’accès à la santé, ou à l’éducation.

👋 Isolement social et économique

L’absence de réseaux, les obstacles à l’emploi et la précarité financière accentuent l’isolement et la vulnérabilité des personnes.

💭 Défis de santé mentale

L’incertitude sur le statut, les séparations familiales et les conditions de vie précaires augmentent les risques de détresse psychologique, d’anxiété et de dépression.

Centraide : un soutien indispensable

Chaque année, Centraide investit plus de 2,4 M$ auprès de 19 organismes dont la mission principale est d’accueillir et d’inclure les nouveaux arrivants. Mais son action dépasse ce seul réseau : plusieurs organismes œuvrant dans d’autres champs — logement, sécurité alimentaire, soutien aux familles — accompagnent aussi cette population de façon transversale.

Les organismes en accueil et intégration offrent :

  • De l’aide aux démarches administratives (carte RAMQ, école, garderie)
  • Du soutien à la recherche de logement ou d’emploi
  • Du référencement vers les services de base (santé, alimentation, vêtements)
  • Du soutien psychosocial et parental
  • Des espaces d’accueil et des activités pour briser l’isolement

CSAI

Depuis 1947, le Centre social d’aide aux immigrants (CSAI) accompagne les nouveaux arrivants dans leur intégration dans le Grand Montréal. Lida Aghasi, directrice générale de l’organisme, le souligne d’emblée : « La force du CSAI, c’est l’agilité. » Dans un contexte où les réalités de l’immigration évoluent constamment, cette capacité d’adaptation est essentielle pour répondre aux besoins diversifiés des personnes immigrantes, réfugiées et demandeuses d’asile.

Quelques repères démographiques

  • 1 personne sur 3 dans le Grand Montréal est née à l’étranger.
  • 27 % de la population du Grand Montréal appartient à un groupe de minorités visibles, un taux qui atteint 38 % sur l’île de Montréal.
  • Les personnes issues de minorités visibles connaissent un taux de pauvreté deux fois plus élevé (12 %) que les personnes non racisées (6 %).

Sources :

  1. Institut de la statistique du Québec. (2025). Résidents non permanents selon le type, par trimestre, Québec et Canada (janvier–juillet 2025) [Tableau interactif]. Données sur les migrations internationales et interprovinciales. Québec : ISQ. Repéré à : https://statistique.quebec.ca/fr/produit/tableau/residents-non-permanents-type-janvier-juillet-quebec-canada

Toutes les autres statistiques proviennent du recensement de 2021 de Statistique Canada.


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