Maintenant que je viens au Baobab Familial, ce sont eux ma famille. Quand je viens ici, j’ai l’impression d’être forte.
« Je viens de l’Inde. Je suis arrivée au Canada en 2004. Avant, je ne parlais ni anglais ni français.
Entre 2005 et 2013, j’ai travaillé à l’aéroport, à emballer la nourriture pour les avions. Je n’avais pas besoin de parler. Parce que je ne parlais ni anglais ni français, mon mari me prenait tout mon argent. Je travaillais pour 16 $ de l’heure, et mon mari prenait tout. Il ne me donnait même pas un dollar.
Mon mari était un gros problème. J’ai appelé ma famille, ma famille a appelé la police au Canada, et la police est venue chez moi et m’a récupérée avec mes enfants. L’un d’entre eux était encore dans mon ventre. Je suis restée six mois dans un centre de femmes. Mon bébé est né là-bas.
Le centre de femmes m’a aidée à trouver un appartement et je suis venue vivre dans Côte-des-Neiges. Je n’avais pas d’amis ici, car mon mari ne me laissait pas parler aux gens. Même quand j’appelais ma famille, il mettait le haut-parleur pour écouter la conversation.
Maintenant que je viens ici [au Baobab Familial], ce sont eux ma famille. Parfois je suis triste, je viens ici, je parle un peu français, un peu anglais, les gens me demandent comment je vais, on discute, et après je suis heureuse. Quand je viens ici, j’ai l’impression d’être forte. »
— Anonyme