Manger à sa faim, un défi quotidien pour trop de personnes et de familles
L’insécurité alimentaire reste bien présente, malgré le ralentissement de l’inflation en 2025. Alors que le recours à l’aide alimentaire atteint des sommets, les organismes communautaires multiplient les efforts pour répondre à l’urgence… et créer des solutions durables.
Les prix montent, les besoins explosent
En moins de trois ans, le coût d’un panier d’épicerie nutritif a grimpé de 28 %.1 Pour une famille de quatre personnes, cela représente plus de 3 000 $ de dépenses supplémentaires par année.1 Dans le Grand Montréal, le nombre de dépannages alimentaires a bondi de 63 % en seulement deux ans, avec maintenant 500 000 interventions chaque mois.2
Ces chiffres traduisent une réalité vécue au quotidien, notamment par des enfants, des travailleurs, des aînés et des personnes seules — ainsi que par des organismes communautaires qui redoublent d’efforts pour répondre à une demande croissante.
Avoir un emploi ne suffit plus
Bien que les personnes recevant de l’aide sociale demeurent les plus touchées par l’insécurité alimentaire, on constate qu’un ménage sur cinq ayant recours à l’aide alimentaire a un revenu d’emploi.2
Des profils variés face à une même urgence
Familles monoparentales, nouveaux arrivants, personnes seules, jeunes travailleurs à faible revenu : les profils de celles et ceux qui frappent à la porte d’un organisme d’aide alimentaire sont variés. Ces données traduisent des défis concrets, souvent marqués par des choix déchirants : payer son loyer ou nourrir ses enfants ? Couvrir ses frais de transport ou acheter des fruits et légumes ?
L’insécurité alimentaire au quotidien
Vivre en situation d’insécurité alimentaire, c’est sauter des repas, réduire ses portions, se priver afin de nourrir ses enfants. C’est aussi envoyer les enfants à l’école le ventre vide, éviterles aliments frais par souci d’économie, et vivre avec l’angoisse constante de ne pas avoir assez à manger.
Entre 2021 et 2024, le taux d’insécurité alimentaire au Québec est passé de 13 % à près de 20 % — une hausse généralisée à travers le Canada. Malgré cette forte progression, le Québec conserve les taux les plus bas au pays.3

Pourquoi cette crise?
Les causes sont multiples : revenus insuffisants, isolement social, problèmes de santé physique ou mentale, manque de connaissances en alimentation, accès limité à des commerces abordables… Et souvent, un logement trop cher qui gruge le budget alimentaire.
Des solutions concrètes portées par les communautés
Alors que l’insécurité alimentaire gagne du terrain, les organismes communautaires se retrouvent en première ligne pour offrir soutien et solutions concrètes. Soutenus par Centraide, ils proposent des initiatives innovantes et adaptées aux réalités des quartiers.
Parmi ces actions :
- Jardins collectifs et serres urbaines, qui favorisent l’accès à des aliments frais tout en créant des espaces de rassemblement ;
- Cuisines collectives, où les participants apprennent à cuisiner ensemble des repas sains et économiques ;
- Magasins-Partage, des points de distribution d’aliments à coût réduit ou gratuit pour les personnes en situation de précarité ;
- Marchés mobiles de quartier, qui apportent des fruits et légumes frais directement dans les communautés ;
- Services de première ligne, qui offrent un accompagnement global combinant aide alimentaire et soutien social ;
- Systèmes alimentaires locaux, qui visent à renforcer la production, la distribution et la consommation d’aliments de proximité. En agissant à la fois sur l’urgence et sur des alternatives durables, ces projets créent des bases plus solides pour un avenir alimentaire plus juste et équitable.

Certaines initiatives vont encore plus loin, comme Resto Plateau, qui allie insertion socioprofessionnelle et sécurité alimentaire. L’organisme prépare chaque jour près de 200 repas dans son restaurant communautaire à tarification sociale, tout en offrant à des personnes éloignées du marché du travail une expérience professionnelle formatrice. Ce type de projet illustre comment il est possible de répondre à la fois à l’urgence alimentaire et à des enjeux sociaux plus larges.
À retenir
- + 28 % en moins de 3 ans : c’est l’augmentation du coût d’un panier à provisions nutritif pour une famille de 4 personnes — soit plus de 3 000 $ par an à débourser pour une alimentation de base.1
- + 63 % en 2 ans : c’est la hausse du nombre de dépannages alimentaires dans le Grand Montréal, qui atteignent maintenant 500 000 interventions chaque mois.2
- 1 ménage sur 5 qui a recours à l’aide alimentaire a un revenu d’emploi, une tendance en hausse dans la région et à l’échelle du Québec.2
- De 13 % à 20 % : c’est l’évolution du taux d’insécurité alimentaire au Québec entre 2021 et 2024, un signe clair d’un problème qui s’aggrave.3
Sources
1. Alima (2024). Rapport 2023-2024 sur le coût du panier à provisions nutritif et économique de Montréal.
2. Réseau des banques alimentaires du Québec (2024). Bilan-Faim 2024.
3. Statistique Canada (2024). Enquête canadienne sur le revenu 2023. PROOF. (2024). New Data on Household Food Insecurity in Canada.
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