Parfois, il suffit de quelques jours dans les bois pour changer une trajectoire.
À 11 ans, Yasmine n’avait jamais quitté son quartier. L’été dernier, elle a passé une semaine dans un camp de vacances au cœur des Laurentides. À son retour, sa mère l’a à peine reconnue : « Elle parlait fort, elle riait, elle racontait ses journées avec un enthousiasme que je n’avais jamais vu. On aurait dit qu’elle avait grandi. »
Chaque été, des centaines d’enfants comme Yasmine, issus de milieux défavorisés, quittent la ville pour quelques jours. Direction : les camps de vacances. Loin d’être une simple parenthèse estivale, ces séjours deviennent pour plusieurs un véritable moment charnière. Les camps permettent de tisser des liens, de développer des habiletés sociales, de renforcer la confiance en soi et, surtout, d’élargir les horizons.
Pourtant, l’accès à ces camps n’est pas garanti. Les places se font rares, alors que les besoins ne cessent de croître. Malgré des ressources parfois restreintes, les organismes communautaires et les camps déploient des efforts considérables pour offrir ces séjours au plus grand nombre.
Un investissement stratégique
Depuis quelques années, Centraide du Grand Montréal a choisi de faire des camps de vacances un axe prioritaire de ses investissements sociaux. En 2025-2026, 1,2 million de dollars seront investis pour soutenir 11 camps autour de Montréal et permettre l’organisation de 99 séjours en collaboration avec 65 organismes communautaires.
Grâce à des partenariats avec le ministère de l’Éducation et l’Association des camps du Québec, Centraide vise à élargir l’accès à ces séjours essentiels. Sa contribution, qui varie de 41 $ à 53 $ par nuitée, permet d’offrir un tarif réduit — un soutien précieux pour de nombreuses familles. Cette mise en commun des efforts rend possibles des rabais pouvant aller de 25 % à 95 %
Des effets concrets, bien au-delà du camp
Les effets positifs des séjours en camp sont de mieux en mieux documentés. Un sondage mené par Centraide auprès des directions de camps révèle que « ces expériences peuvent réellement changer la trajectoire de certain·es jeunes. Ils et elles reviennent avec plus de confiance, une plus grande ouverture aux autres, parfois même plus de motivation à l’école ».
Les camps familiaux, eux, offrent aux parents un moment de répit, tout en consolidant le lien parent-enfant dans un cadre sécurisant et bienveillant. Ils permettent de vivre des expériences enrichissantes en famille et de participer à des activités conçues pour les parents, pendant que les enfants, encadrés par une équipe d’animation qualifiée, prennent part à leurs propres activités.
Et les effets de ces séjours se prolongent : plus grande autonomie, sentiment d’appartenance approfondi, meilleures perspectives scolaires et professionnelles. Ce sont là autant de leviers pour briser le cycle de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
« Chaque été, des jeunes reviennent transformés de leur séjour en camp. Ce qu’ils et elles y vivent les aide à se découvrir autrement, à croire en leurs capacités et, souvent, à rêver un peu plus grand. »
— Tiré d’un sondage réalisé par Centraide auprès des directions de camps
Comprendre l’impact… en s’amusant
Quel type de campeur seriez-vous ? Faites le test !
Un jeu-questionnaire ludique pour mieux comprendre ce que les camps peuvent réellement offrir à des jeunes qui, trop souvent, n’ont pas l’occasion de sortir de leur quartier.
1. C’est votre premier jour au camp. Vous vous sentez…
a) Curieux, mais un peu stressé.
b) Excité, prêt à tout essayer !
c) Timide… vous ne connaissez encore personne.
d) Juste content de ne pas être à la maison.
2. Le soir autour du feu, on vous retrouve…
a) En train d’écouter en silence.
b) À raconter des blagues et à animer le groupe.
c) À écrire dans votre cahier ce que vous avez vécu.
d) À chanter pour la première fois, sans gêne.
3. Ce que vous retiendrez du camp, c’est…
a) Le sentiment d’appartenir à un groupe.
b) Les fous rires et les jeux à perdre haleine.
c) Le calme, la nature, le droit d’exister sans pression.
d) L’envie d’y retourner… ou d’y travailler un jour.
4. À votre retour, vous êtes…
a) Plus confiant. Vous avez osé sortir de votre coquille.
b) Épuisé, mais heureux — vous avez pris votre place.
c) Inspiré. Vous voulez continuer d’apprendre.
d) Transformé. Vous savez que quelque chose a changé.
Résultats
Majorité de A : Le campeur réfléchi
Le camp vous a offert un espace pour sortir de votre zone de confort à votre rythme. Vous y avez trouvé du respect et de la reconnaissance.
Majorité de B : Le leader naturel
Vous aviez besoin d’un espace pour vous exprimer librement : le camp a été votre terrain d’épanouissement.
Majorité de C : Le créatif silencieux
Loin du bruit et des jugements, vous avez pu vous reconnecter à vous-même. Vous repartez plus fort, plus ancré.
Majorité de D : Le métamorphosé
Le camp vous a montré que d’autres chemins existent. Vous voyez maintenant un avenir différent… et vous y croyez.
Une expérience à multiplier
Alors que plusieurs familles sont en situation de pauvreté dans le Grand Montréal, l’accès aux camps de vacances ne devrait pas être une chance, mais un droit. Ce sont des expériences simples, accessibles, mais puissantes et transformatrices.
Vous avez reconnu quelqu’un dans ce jeu-questionnaire ? Peut-être vous, ou un jeune que vous aimeriez voir grandir autrement. Ensemble, faisons en sorte que plus de jeunes puissent vivre cette expérience unique — et en revenir un peu plus libres.
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