Après la crise sanitaire, l’inflation

Besoins essentiels
19 avril 2022 •  Par Centraide
Mère et son enfant devant un présentoir à l'épicerie

Au cours des deux dernières années, les populations vulnérables ont été mises à rude épreuve et la situation ne semble pas vouloir s’améliorer. Alors que 21 % des ménages du Grand Montréal gagnent moins de 30 000 $ par année et peinent déjà à joindre les deux bouts, ils doivent aujourd’hui affronter la plus importante hausse d’inflation des 30 dernières années.

Si l’augmentation du coût de la vie affecte tout le monde, cette hausse qui touche particulièrement le prix des aliments, du logement et du transport ébranle davantage les personnes et les familles les plus pauvres, en raison de la part importante que ces dépenses occupent dans leur budget.


Les ménages les plus pauvres ont à la fois des revenus qui augmentent moins rapidement et un panier de consommation dont le coût croît plus vite.

Des choix déchirants

Lorsque le budget est limité, les besoins essentiels se font concurrence. Les familles sont alors contraintes de faire des choix déchirants : se loger ou se nourrir?

C’est le cas des 275 000 ménages locataires (36 % de tous les ménages locataires) qui consacrent une trop large part (plus de 30 %) de leurs revenus au logement , ce qui met en péril leur capacité à répondre à d’autres besoins essentiels. Ils sont en effet de plus en plus nombreux à recourir à des dépannages alimentaires.

+ 4 %

Dans le Grand Montréal, la pression à la hausse du coût du loyer moyen se maintient encore cette année, après avoir battu un record datant de 2003 l’an dernier. La rareté des logements accessibles aux personnes moins nanties se maintient elle aussi.

+ 5 % à 7 %

Selon les dernières données disponibles, le coût global des aliments augmentera de 5 % à 7 % en 2022, la plus importante hausse de l’histoire. Le contexte actuel nous fait même craindre une croissance encore plus élevée. Pour une famille de 4 personnes, les dépenses alimentaires coûteront près de 1 000 $ de plus que l’an passé.

22 %

Le recours aux banques alimentaires a augmenté de 22 % entre 2019 et 2021 au Québec. 610 000 personnes sont aidées chaque mois contre 500 000 en 2019.

Une situation d’appauvrissement préoccupante

Les échos du milieu  communautaire et divers indicateurs nous préoccupent actuellement, notamment le taux d’insécurité alimentaire qui demeure plus élevé qu’il ne l’était avant la pandémie (17 % à la fin de l’automne 2021 contre 11 % avant la pandémie au Québec), et nous amènent à redouter un appauvrissement des populations vulnérables. Pour prévenir cette situation, le milieu communautaire constitue un maillon essentiel du filet social, grâce à l’accompagnement et les services qu’il offre pour soutenir les besoins essentiels.

Les organismes également touchés

Comme d’autres secteurs d’activité, le milieu communautaire fait lui-même face à des défis d’attraction/rétention de personnel et d’épuisement des ressources qui fragilisent sa réponse aux besoins. Les organismes doivent aussi composer avec la hausse importante du coût des denrées alimentaires et de l’essence, qui met à mal leur capacité même à aider les personnes, dans un contexte où les demandes ont crû pour beaucoup d’entre eux.

Centraide toujours présent
pour faire face à l’adversité

Lutter contre l’insécurité alimentaire

La hausse du coût du panier d’épicerie et des demandes d’aide alimentaire que nous observons démontrent la précarité financière dans laquelle les familles sont plongées. En soutenant des initiatives aussi diverses que les jardins collectifs, les achats groupés, les épiceries solidaires, les cuisines collectives, ou la livraison de plats aux aînés, par exemple, Centraide démontre que la sécurité alimentaire demeure prioritaire dans ses investissements et qu’il reste un acteur pilier sur ce plan dans le Grand Montréal.

C’est le nombre de cuisines collectives dans le Grand Montréal. Elles rassemblent des petits groupes de personnes qui mettent en commun leur temps, leur argent et leurs compétences pour cuisiner des plats économiques, sains et appétissants qu’ils rapportent à la maison.

Répondre aux multiples problématiques liées au logement

Le marché locatif montréalais vit une flambée des prix liée à la rareté des logements. Ceci affecte directement les groupes les plus vulnérables, qui sont parfois contraints à vivre dans des logements inadéquats. Face à la crise actuelle, Centraide collabore avec les acteurs clés du terrain comme les comités logement qui informent et accompagnent les personnes aux prises avec un problème de logement, et défendent les droits des locataires.

C’est le nombre de personnes qui font appel chaque année aux comités logement de leur quartier pour obtenir de l’information ou du soutien (recherche de logement, démarches administratives, insalubrité, défense des droits, etc.).

Intensifier nos actions autour de l’équité, la diversité et l’inclusion

L’inflation ajoute un défi supplémentaire pour les personnes marginalisées, notamment les nouveaux arrivants et les personnes racisées qui, par ailleurs, se relèvent moins facilement de la pandémie (taux de chômage plus élevé, rémunération plus faible, etc.). Cette fragilité se manifeste au niveau des conditions de vie. En matière de logement, par exemple, ces personnes risquent davantage de se retrouver dans des logements insalubres, trop petits ou trop chers. À la lumière des enjeux actuels, Centraide continue d’apporter un soutien significatif aux organismes qui œuvrent auprès des populations immigrantes, racisées et autochtones.

C’est le nombre de personnes rejointes par notre réseau d’organismes qui interviennent principalement auprès des populations immigrantes, réfugiées ou racisées. Divers services leur sont offerts : information et référence, soutien psychosocial, lutte à la discrimination, jumelages interculturels, aide alimentaire, accompagnement à la recherche de logement, halte-répit, soutien au rôle parental, interface avec le milieu scolaire, etc.